TPE sur l'eau



III - Les conflits liés à l’eau dans le monde :

C. Exemple du partage des eaux du bassin du Jourdain :

Graphique moyen-OrientGraphique Jourdain

Généralités :

Le Moyen-Orient est une région relativement pauvre en eau.
Les régions de Galilée et du Golan sont le château d’eau d’Israël, ainsi que de l’Autorité Palestinienne. La Jordanie, quant à elle, est moins bien servie puisqu’elle partage toutes ses principales ressources en eau avec d’autres pays comme par exemple le Jourdain avec Israël.
La région souffre de trois problèmes majeurs : l’évaporation, puisqu’en été les températures grimpent jusqu’à 40 à 50°C, l’érosion des sols et depuis 5 ans, de fortes sécheresses.
L’Etat d’Israël, la Palestine, la Jordanie, le Liban et la Syrie se partagent, pour l'essentiel, les mêmes ressources en eau comme par exemple le Jourdain.
Il est long de 360km environ, il prend sa source dans le mont Hermon (au nord d’Israël) et se jette dans la mer Morte. Aujourd’hui, des 640 millions de mètres cubes de débit annuel à sa source ne restent qu’environ 200 millions de mètres cubes à son arrivée dans la Mer Morte, soit presque rien pour un fleuve de cette importance (en comparaison, le débit annuel du Nil est environ de 84 milliards de m3).
En effet, 75% de ses eaux sont détournées vers le «National Water Carrier» israélien afin d’alimenter le pays en eau. Le reste est détourné par la Jordanie via le King Abdullah Canal et la Syrie (puits profonds, vastes zones de retenues, projets de 28 barrages) au niveau du Yarmouk.
Si bien que le Jourdain est presque à sec et que la Mer Morte porte bien son nom, puisque son niveau baisse chaque année d’un mètre environ et qu’elle se trouve aujourd’hui à - 415 m en dessous du niveau de la mer.

La Jordanie et l’Israël dépendent beaucoup des eaux du bassin du Jourdain.
Ses autres rivières sont polluées et donc ne peuvent pas être des ressources d’eau potable.
Ce fleuve est une ressource essentiel pour principalement la Jordanie, Israël, la Palestine, la Syrie ou encore le Liban.

Histoire du bassin du Jourdain :

L’eau est intimement liée à l’historique de la région.

Déjà au lendemain de la première guerre mondiale, le président de l'Organisation mondiale sioniste, Haïm Weizmann, adressa au Premier ministre anglais Loyd George la lettre suivante : "Tout l'avenir économique de la Palestine dépend de son approvisionnement en eau... Nous considérons qu'il est essentiel que la frontière Nord de la Palestine englobe la vallée du Litani sur une distance de près de 25 miles, ainsi que les flancs ouest et sud du mont Hermon".
L’objectif était de garantir au futur état une autosuffisance en eau et d’éviter les conflits liés à cette ressource.
Cependant, en 1920, à la suite de la conférence de San Remo, la frontière est fixée à une trentaine de kilomètres au sud du Litani.

En 1948, lors de la Guerre d’indépendance israélienne avec ses voisins arabes, les dirigeants du nouvel Etat israélien ont toujours en tête des objectifs incluant les ressources de la région :

À partir de 1953, les projets de développement des infrastructures « fleurissent » dans la région : Israël entreprend la construction du National Water Carrier, en partie détruit par des tirs d’artillerie syriens mais terminé tout de même en 1964 puis étendu en 1969.
La Jordanie, quant à elle, termine le canal du East-Ghor ou King Abdullah Canal en 1961, qui sert aujourd’hui à irriguer toute la partie ouest du pays.
En 1965, la Syrie et le Liban entreprennent des projets de détournement du Yarmouk et du Hasbani afin de contrôler le Jourdain à la source.

En 1967, à la suite de la guerre des 6 jours et de l’attaque menée par les pays arabes, Israël contrôle de nombreux territoires stratégiques pour leurs ressources en eau : le Golan à la Syrie, la Cisjordanie et Jérusalem est à la Transjordanie, Gaza et le Sinaï à l’Egypte et le Liban Sud.
Toutes les ressources en eau de Gaza et de la West Bank sont contrôlées par Israël.
Depuis lors, les Palestiniens n’ont plus accès aux eaux du Jourdain, bien qu’étant un pays riverain sur 80km.

En 1980, de nouvelles restrictions sont imposées sur les puits suite aux sécheresses.

En 1994, les Accords de Gaza-Jéricho, venant compléter ceux d’Oslo, cèdent le contrôle des ressources en eau situées sous Gaza et Jéricho à l’Autorité Palestinienne nouvellement créée.
L’article 40 notamment traite de l’eau et des déchets mais a laissé les palestiniens insatisfaits sur de nombreux aspects (l’article ne fait pas mention du Jourdain, ni de l’état des ressources mais uniquement de l’approvisionnement. Il ne traite pas les sujets socio-économiques liés à l’eau comme les réfugiés.)
Cependant, ces accords seront peu respectés et ne dureront que jusqu’à la 2ème intifada (soulèvement) en 2000.

Les problèmes de gestion des ressources dans cette région :

À la faible quantité d’eau de la région s’ajoutent de nombreux facteurs qui accentuent la gravité de la situation.

En Israël :

En Palestine :

En Jordanie :